Qu’est-ce qu’une pancréatite ?
Le pancréas est un organe situé dans l’abdomen, juste derrière l’estomac. Il est indispensable à la digestion car il produit et libère des enzymes capables de dégrader les aliments via les sucs pancréatiques. Il joue également un rôle majeur sur la régulation de la glycémie en produisant deux hormones : l’insuline et le glucagon. On parle de pancréatite en cas d’inflammation du pancréas. Chez le chat, le conduit pancréatique, par lequel sont évacués les sucs pancréatiques, rejoint le canal cholédoque, une des principales voies biliaires issue du foie avant de s’aboucher dans l’intestin à la sortie de l’estomac. Il existe donc une grande proximité entre l’intestin grêle, le foie et le pancréas. Les pancréatites félines sont donc souvent associées à des infections ou inflammations intestinales et hépatiques, dans le cadre de ce qu’on appelle les « Triades félines ». Selon la vitesse d’apparition, la sévérité des symptômes et l’aspect plus ou moins définitif des lésions, les pancréatites sont dites « aiguës » ou « chroniques ». Les pancréatites aiguës, assez rares chez le chat, se manifestent généralement par des symptômes évidents et d’apparition rapide. Les pancréatites chroniques, à l’inverse, sont beaucoup plus discrètes et passent régulièrement inaperçues.Qu’est-ce qui peut déclencher une pancréatite chez mon chat ?
Comme chez le chien, la cause d’une pancréatite est rarement identifiée chez le chat. Néanmoins, de nombreuses origines sont possibles :- Forte teneur en calcium dans le sang (hypercalcémie),
- Traumatisme abdominal (accident de la route, chute d’un balcon),
- Déshydratation marquée,
- Hypotension sévère (lors d’une anesthésie ou d’un saignement important par exemple),
- Infection virale (calicivirus, coronavirus, parvovirus, herpesvirus),
- Infection parasitaire (toxoplasmose).
Est-ce que mon chat est à risque de présenter une pancréatite ?
Les pancréatites sont des affections relativement fréquentes chez le chat, particulièrement chez les chats européens d’âge moyen, bien que tous les individus puissent être concernés. Les chats qui souffrent de diabète sucré, d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), d’une maladie hépatique ou encore d’une anémie d’origine immunitaire sembleraient plus à risque de déclencher une pancréatite.Quels sont les symptômes d’une pancréatite chez le chat ?
En cas de pancréatite aiguë, les chats présentent souvent une perte d’appétit, partielle ou totale, associée à des vomissements, un abattement marqué et parfois de la fièvre. Votre chat peut se cacher ou encore sembler avoir mal au ventre. Vous pouvez aussi constater une coloration jaune de ses muqueuses et de sa peau. Cependant, la plupart du temps, la pancréatite féline s’exprime à bas-bruit et n’est pas facile à détecter. Si vous remarquez que depuis quelques temps votre chat refuse de s’alimenter, vous semble fatigué ou maigrit, il est impératif de consulter car ces symptômes discrets peuvent être l’expression d’une pancréatite chronique.Comment se diagnostique une pancréatite chez le chat ?
Face à ces signes cliniques peu spécifiques, votre vétérinaire vous proposera souvent en premier lieu la réalisation d’un bilan sanguin complet afin d’exclure toute autre maladie pouvant s’exprimer de manière similaire, en particulier :- Une insuffisance rénale,
- Une maladie hépatique (lipidose, cholangite, cancer du foie),
- Une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI),
- Un cancer du tube digestif.
Comment soigne-t-on un chat d’une pancréatite ?
Une fois le diagnostic établi, il est bien sûr nécessaire de traiter la cause à l’origine de la pancréatite. Dans la plupart des cas, cette dernière n’est pas connue et un traitement de soutien est mis en place. Si votre chat souffre de pancréatite aiguë, il devra être hospitalisé à la clinique. Des mesures de soins intensifs seront alors nécessaires :- Mise en place d’une perfusion intraveineuse pour corriger la déshydratation et soutenir l’irrigation sanguine du pancréas,
- Anti-vomitifs par voie injectable, pansements digestifs et/ou anti-acides en cas de nausées ou de vomissements,
- Traitement de la douleur avec des molécules dérivées de la morphine,
- Traitement antibiotique si une infection bactérienne est suspectée.